10 ans de Marche mondiale des femmes

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Du 12 au 17 octobre se clôturera la troisième action de la Marche mondiale des femmes (MMF). Les précédentes ont eu lieu en 2000 et 2005. Sous le slogan «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche!», cette manifestation de solidarité planétaire vise à sensibiliser à transformer pacifiquement les rapports structuraux de genre assujettissant encore aujourd’hui et de façon scandaleuse des millions de femmes. Quelques axes majeurs sont mis en relief: le bien commun et l’accès aux éléments matériels et immatériels assurant la vie, la paix et la démilitarisation, le travail des femmes (pour l’autonomie économique des femmes) ainsi que la violence exercée à l’encontre des femmes.

Ces thèmes sont retenus puisqu’ils touchent à des situations quotidiennes des femmes. Il convient de rappeler que dans un grand nombre de cas, les décisions sur le plan économique, politique ou social, s’effectuent au détriment des femmes. Insistons sur le fait qu’aucun pays n’est parvenu à accomplir une pleine égalité entre les hommes et les femmes. La pauvreté frappe davantage les femmes. Leurs revenus ne demeurent-ils pas globalement inférieurs à ceux des hommes? Dès lors, la MMF met l’accent sur des mesures sociales publiques et des législations qui favorisent une redistribution des richesses.

Le sujet de la démilitarisation occupe un espace particulier puisque les femmes subissent en premier lieu les conséquences des guerres. Songeons simplement aux viols, homicides, mutilations ou à la prostitution. À cela, il est à souligner que les femmes victimes de ces sévices sont parfois jugées comme responsables et coupables de leurs malheurs! Elles se retrouvent ostracisées de leur propre communauté! C’est pourquoi la MMF cherche à identifier les justifications des conflits armés issus de contextes culturels, économiques et sociaux afin de promouvoir une culture pacifique de résolution des conflits.

Quant à la violence faite aux femmes, il suffit de considérer le nombre effarant de «gynécides» dans le monde, la violence psychologique, sociale et même religieuse. Cette violence tire sa source des civilisations patriarcales qui ont façonné nos structures mentales au cours des 5000 dernières années. Ces construits sont si bien intégrés qu’ils conditionnent notre regard au point où la division sexiste du genre apparaît totalement «naturelle». Il importe alors de bien illustrer qu’il s’agit de postulats tributaires d’une anthropologie et d’un éthos androcentriques.

La MMF contribue grandement à cette prise de conscience. Sans la légitimation culturelle, les femmes et les hommes peuvent s’affranchir de leurs rôles stéréotypés afin d’édifier une société faisant une place privilégiée à un projet féministe qui «repose sur l’aspiration à une diversité des identités là où les systèmes sociaux imposent un modèle unique de féminité [et en corollaire celui de la masculinité pourrait-on ajouter]». (I. Giraud et P. Dufour, Dix ans de solidarité planétaire, p. 18). J’y souscris entièrement.

Patrice Perreault

Granby

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