Coupes majeures dans l’administration des services publics – Les syndicats CSN veulent une consultation publique sur le projet de loi 100

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MONTRÉAL, le 25 mai /CNW Telbec/ – Les quatre fédérations CSN du secteur public s’opposent en bloc à une nouvelle pièce législative du gouvernement Charest, contenue dans le projet de loi 100, qui vise notamment à abolir de nombreux postes dans les services publics. Les syndicats n’acceptent pas qu’on s’en prenne encore une fois aux services publics, aux bas salarié-es et au droit de négocier des travailleuses et des travailleurs. Cela, à l’abri de tout débat public !

Par cette loi qui fait suite au budget Bachand, le gouvernement obligerait les établissements de santé et de services sociaux, les écoles et les cégeps à entreprendre des coupes majeures de postes dans le secteur névralgique de l’administration, ce qui aura sans conteste des effets négatifs sur la qualité et la disponibilité des services offerts à la population et alourdira la charge de travail du personnel. Le gouvernement exige des compressions d’au moins 10 % à cet égard. De plus, tel un décret déguisé, le projet de loi invalide à l’avance toute disposition des conventions collectives susceptibles de limiter les dégâts.

« Après les décrets de 2005, nous osions croire que le changement de ton du gouvernement était sincère. Il semble bien que ce n’était qu’une position de façade : le gouvernement commet à nouveau l’erreur d’imposer sa volonté au lieu de trouver des solutions négociées aux problèmes en rendant illégale toute entente qui proposerait d’autres voies », déplore Louis Roy.

Aucun débat public

Les fédérations CSN du secteur public déplorent que le gouvernement ait choisi de ne tenir aucune consultation sur ce projet de loi impopulaire. Il tente ainsi d’imposer en douce une attaque majeure au droit de négocier.

« Ces compressions entraineront des pertes massives d’emplois dans un domaine indispensable, bien que moins visible. Ce sont surtout des femmes dont le salaire moyen tourne autour de 35 000 $. Cette nouvelle orientation gouvernementale ne règle en rien les problèmes de pénuries et de surcharge, ni pour ces femmes ni pour celles et ceux qui donnent directement les soins ou desservent les élèves et les cégépiens, au contraire, elle les aggraverait », explique le vice-président de la CSN, Louis Roy.

Le personnel visé par le projet de loi assure, entre autres, le service d’accueil, le travail de bureau, les services informatiques, l’approvisionnement en matériel, les paies, la prise de rendez-vous, ainsi que l’archivage et le classement de documents.

« Ces travailleuses de l’ombre – elles sont plus de 45 000 dans nos services publics – sont indispensables à la bonne marche de nos réseaux. Si on coupe ces postes, il n’est pas possible de faire disparaître les besoins qu’elles comblent. Comment le gouvernement prétend-il pouvoir abolir le poste de la seule secrétaire d’une école sans que cela n’affecte les services à la population ? » poursuit le vice président de la CSN qui y voit l’ouverture d’une nouvelle porte vers la privatisation des services. « C’est aberrant d’entendre que c’est là la part du gouvernement dans l’effort de retour à l’équilibre budgétaire alors que c’est bel et bien la population utilisatrice de services qui va écoper ainsi que les salarié-es qui perdraient leurs camarades de travail et verraient leur fardeau de tâche alourdi ».

Plan d’action

Au cours des prochaines semaines, les syndicats CSN du secteur public se mobiliseront afin d’alerter la population sur les conséquences néfastes du projet de loi 100. Une première manifestation est prévue ce jeudi 27 mai, à Québec. Par ailleurs, comme le gouvernement refuse de tenir des consultations sur son projet, les salarié-es prendront différents moyens pour se faire entendre, dans leur milieu de travail et sur la place publique. Si le projet de loi devait être adopté dans son état actuel, les syndicats entendent également poursuivre leur mobilisation afin d’obtenir un changement de cap, de défendre le droit de négociation des salarié-es et l’intégrité de nos réseaux publics.

La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 160 000 membres en négociation au sein du Front commun. Réunis au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux, de la Fédération des employé-es de services publics, de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants de cégep et de la Fédération des professionnèles, quelque 500 syndicats CSN représentent les salarié-es de tous les titres d’emploi du secteur public à l’exception des enseignants du primaire et du secondaire et du personnel de la fonction publique. Fondée en 1921, la CSN unit aujourd’hui les forces de 300 000 syndiqué-es des secteurs public et privé.

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