Fermeture sauvage à Beloeil: la CSN interpelle le ministre Hamad – Alimentation Couche-Tard : pire employeur que McDonald’s et Walmart

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MONTRÉAL, le 10 nov. /CNW Telbec/ – La Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’insurge contre le comportement antisyndical et antisocial de la chaine Alimentation Couche-Tard qui a fermé l’une de ses succursales de Belœil vendredi dernier avant même qu’une requête en accréditation syndicale soit déposée à la Commission des relations du travail (CRT). « D’habitude, les employeurs qui répugnent à respecter le droit d’association des travailleuses et des travailleurs québécois attendent au moins le dépôt de la requête avant de fermer leurs portes, a dénoncé le vice-président de la CSN, Roger Valois.

« À ce titre, Couche-Tard est un pire employeur que McDonald’s et Walmart et sa réaction à la tentative de syndicalisation est non seulement démesurée, mais inadmissible dans une société comme la nôtre, a poursuivi le porte-parole syndical. Nous demandons au ministre du Travail de dire ce qu’il pense des agissements d’une entreprise québécoise florissante qui semble avoir bien peu de considération pour les lois du travail et la liberté d’association syndicale au Québec. »

En conduisant ainsi, ce commerce démontre qu’il est un bien mauvais citoyen corporatif et que la responsabilité sociale des entreprises est, au Québec, une vue de l’esprit. Le ministre Hamad doit engager une large réflexion à ce sujet.

Pour la CSN, il est évident que la tentative de syndicalisation des employé-es du Couche-Tard situé au 4207, rue Bernard-Pilon, à Belœil, est le véritable motif de la fermeture de la succursale. « Quelques jours avant la fermeture, la direction avait félicité le personnel pour le rendement à la hausse du magasin, a indiqué Roger Valois. En outre, les normes minimales du travail prévoient, à l’article 84.04, qu’un avis de huit semaines doit être envoyé au ministre et aux employé-es. Ça n’a pas été fait. »

Tôt le matin du vendredi 6 novembre, les employé-es se sont butés à un commerce placardé de panneaux de contreplaqué. Même les pompes à essence avaient disparu au cours de la journée. « C’est comme si le magasin n’avait jamais existé », a constaté le vice-président de la CSN.

« L’une des années les plus lucratives »

Avec quelque 1000 magasins au Québec et 4900 autres en Amérique du Nord, Alimentation Couche-Tard est une entreprise prospère qui a affiché des ventes de 15,8 milliards de dollars, en 2008. Sur son site Internet, le président et chef de direction Alain Bouchard, se dit heureux « d’annoncer que Couche-Tard a connu l’une des années les plus lucratives de son histoire ».

Les jeunes employé-es, qui œuvrent le plus souvent seuls le soir, la nuit et lors des heures de pointe reçoivent pour leur part un salaire à peine plus élevé que la rémunération minimum prévue par les normes. Dans ces conditions, il leur est très difficile, voire impossible, de prendre des pauses, même s’ils doivent travailler plus de huit heures consécutives.

C’est entre autres pour ces raisons qu’ils se sont tournés vers la CSN pour se donner un syndicat et, ainsi, améliorer leurs conditions de travail. « Les jeunes forment une clientèle assez importante des Couche-Tard, mais cette dernière leur refuse le droit d’association, pourtant prévu au Québec, a mentionné Roger Valois. Plutôt que de se faire justice lui-même et d’éliminer le syndicat avant même son existence, l’employeur aurait pu respecter le choix de son personnel et la législation québécoise, et utiliser les recours qui sont prévus à la CRT, s’il voulait s’opposer au syndicat. Il a plutôt choisi de violer le droit d’association. C’est honteux ! »

La CSN n’a pas l’intention de laisser tomber les travailleuses et les travailleurs qui ont été lésés, dont un employé qui a été congédié pour activités syndicales, le 2 octobre. Roger Valois : « Nous élargirons les appuis aux jeunes qui ont été spoliés et nous avertissons la chaîne Couche-Tard que nous appuierons toutes les tentatives de ses employé-es qui réclament davantage de respect en exerçant un droit reconnu. Comme on le constate par le geste méprisable posé par cette entreprise, ils en ont bien besoin. »

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