Lutte aux changements climatiques: pour que demain ait lieu

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Ceci est un article publié dans le Journal de la rentrée d’Automne 2019.

Nous vivons une époque étrange. Dans de nombreux domaines, les évidences scientifiques ainsi que de nombreuses études sont remises en cause. Le Flat Earth, le mouvement anti-vaccins et le climatoscepticisme ont gagné bon nombre d’adeptes dans les dernières années. Pourtant, la menace des changements climatiques est bien réelle, nous sommes de plus en plus confronté·e·s à l’inévitable. Les bouleversements climatiques ont désormais un impact dans la vie de tou·te·s, que ce soit au Québec ou ailleurs dans le monde.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été créé en 1988. Depuis un peu plus de trente ans, le groupe publie des rapports portant sur les effets des changements climatiques. Dans son dernier rapport, le GIEC recommande de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des moyennes de l’époque préindustrielle.

De Kyoto à Paris : l’échec des États

Pour faire face aux défis liés aux changements climatiques, les États du monde entier se réunissent chaque année pour s’engager à lutter contre ceux-ci lors des Conférences des Parties à la Convention (COP). C’est lors de cette rencontre en 1997 que fut signé l’accord de Kyoto. Cet accord prévoyait une diminution des gaz à effet de serre pour les pays l’ayant ratifié. Lors de son entrée en vigueur en 2005, plusieurs pays dont le Canada avaient vu leur niveau d’émissions augmenté. Kyoto a été un échec pour deux raisons. Tout d’abord, les États-Unis, qui étaient le plus grand pollueur, ont refusé de ratifier le protocole, et le pays a augmenté ses émissions de gaz à effet de serre. Deuxièmement, la Chine et l’Inde ont connu une grande croissance économique durant cette période et leurs émissions de gaz à effet de serre ont donc considérablement augmenté.

En 2009, la COP15 se tenait à Copenhague et la rencontre devait permettre de jeter les bases de l’après-Kyoto. Malgré l’espoir des pays réunis de négocier une limite de l’augmentation des moyennes à 2 degrés Celsius, aucune entente n’a été signée. L’échec de Copenhague a démontré que les dirigeant·e·s ainsi que les États n’osent pas prendre les mesures nécessaires pour prévenir la catastrophe climatique.

En 2015, la COP21 s’est tenue à Paris. Les pays participants sont cette fois-ci parvenus à un accord commun non contraignant de limitation des changements climatiques à moins de 2 degrés Celsius et non à 1,5 degré comme le recommande le GIEC. Cet accord n’est qu’un écran de fumée puisque les engagements individuels des États lorsque combinés seraient plutôt de l’ordre de 3 degrés.

L’accord de Paris ne fait donc rien pour régler la question climatique, puisqu’il n’a aucun dispositif contraignant et qu’il est loin d’atteindre les objectifs du GIEC. Bien que l’ensemble des dirigeant·e·s ont salué l’accord de Paris, qualifié d’historique, celui-ci démontre plutôt leur incapacité à poser des gestes concrets pour nous prémunir de la catastrophe climatique. Dès lors, il en revient à tout le monde de lutter contre les changements climatiques. À cet égard, il est important de souligner que les gestes individuels pèsent bien peu dans la balance lorsque 71% des émissions de gaz à effet de serre de la planète sont produites par 100 compagnies dans le monde[. Les États sont eux aussi de grands pollueurs. L’exemple le plus frappant est l’impact écologique de l’armée américaine qui consomme en une année plus d’énergie que le secteur de production civile, énergie dont la majorité est non-renouvelable. Pour ajouter l’insulte à l’injure, la plus grande armée du monde développe en ce moment des balles et des obus biodégradables qui contiennent des graines de plantes. Impérialisme et green washing n’auront jamais fait si bon ménage.

L’avenir passe par notre mobilisation collective

Nous sommes actuellement à un moment charnière dans la lutte aux changements climatiques. Le temps commence à manquer avant que ses effets ne deviennent irréversibles. Les indices des catastrophes à venir sont de plus en plus visibles avec l’augmentation des inondations, des feux de forêts et des canicules. Les dirigeant·e·s de nos États ont failli dans les dernières décennies à être à la hauteur des défis de notre époque. Il n’en tient désormais qu’à nous de nous mobiliser afin de forcer la main aux États pour entamer une transition écologique et économique qui nous permette de redonner espoir en l’avenir.

par Carl Robichaud, délégué syndical

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