400 jours de lock-out au Journal de Montréal – La CSN entreprend une vaste campagne populaire en appui aux 253 lock-outés

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MONTRÉAL, le 26 févr. /CNW Telbec/ – Considérant la fermeture maintes fois affirmée de Quebecor à négocier dans l’esprit de mettre fin au conflit de travail qui perdure depuis 400 jours aujourd’hui, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance une campagne nationale visant à élargir les appuis aux lock-outés.

“Rien ne semble pouvoir infléchir la position de Quebecor qui utilise toujours la même stratégie pour arriver à ses fins : étirer indument le lock-out dans le but de contraindre les travailleuses et les travailleurs en conflit à accepter son plan d’affaires comme préalable à toutes discussions, a déclaré la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. Basée essentiellement sur l’affrontement, Quebecor démontre que sa conception des relations de travail est d’une autre époque. La négociation ne figure pas dans ses priorités et elle ne se sent aucunement liée par l’obligation d’agir de bonne foi. Le temps est maintenant venu pour Québec d’entrer en scène.”

Toutes les ouvertures et les tentatives faites par le syndicat depuis plus de 13 mois pour relancer la négociation ont été cavalièrement repoussées par Quebecor. L’empire des communications a, de plus, bafoué à deux reprises le processus de conciliation, entre autres en intervenant publiquement sur la négociation malgré ses engagements. La dernière rebuffade en date, le récent refus de Quebecor d’agréer à la demande de médiation formulée par le syndicat au début du mois.

“Sa réponse a été méprisante, a mentionné Raynald Leblanc, président du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (STIJM-CSN). Il nous a clairement indiqué par écrit que nous devions accepter son plan d’affaires pour qu’il revienne à la table de négociation. Poser de telles exigences est contraire aux principes d’une négociation de bonne foi.”

Sur tous les fronts : politique, populaire, publicité

La CSN entend occuper tous les espaces pour élargir les appuis aux 253 lock-outés afin de favoriser la reprise des pourparlers et mettre un terme au conflit. “Nous allons maximiser les moyens pour en arriver à un règlement négocié satisfaisant pour les parties, a poursuivi Claudette Carbonneau. Nous allons aussi agir pour rétablir notre rapport de force, totalement déséquilibré par des dispositions anti-briseurs de grève inopérantes en raison du recours massif aux nouvelles technologies permettant le travail à distance. C’est une aberration de pouvoir jeter ses employés sur le trottoir tout en continuant de publier un journal comme si de rien n’était alors que les autres employeurs sont tenus de respecter le Code du travail.”

En ce sens, la présidente de la CSN et le président du STIJM ont rencontré hier le ministre du Travail, Sam Hamad, pour faire état de cette situation inadmissible. “Nous avons sollicité son intervention pour favoriser le retour à la négociation et rééquilibrer le rapport de force, d’expliquer Claudette Carbonneau. Nous avons senti une grande écoute et une sensibilité aux difficultés que nous avons évoquées. Il nous a indiqué qu’il nous donnerait une réponse sous peu.”

À tous les niveaux politiques, les élus seront interpellés afin de les inviter à appuyer une motion semblable à celle qui a été unanimement adoptée par les députés de l’Assemblée nationale le 23 novembre. Présentée par Amir Khadir, cette motion appelait les parties à négocier de bonne foi pour que les travailleurs retrouvent leurs droits et leurs pleins revenus. Les maires des principales municipalités ainsi que les députés provinciaux et fédéraux, dans les territoires où le Journal de Montréal est disponible, seront ainsi sollicités.

Le soutien de la population sera également recherché. Une vaste campagne de publicité rappelant que les 253 lock-outés sont ouverts à négocier et veulent retourner au travail viendra appuyer une pétition enjoignant le gouvernement à “mettre en branle tous les moyens dont il dispose de façon à favoriser dans les meilleurs délais, un règlement négocié satisfaisant pour les parties (nomination d’un médiateur spécial, intervention législative en vue de rééquilibrer le rapport de force, etc.)”.

“Nous constatons que notre mobilisation n’est pas sans effet, avec le dumping massif du journal en lock-out pour pallier notre action, a soutenu Raynald Leblanc. Il faut cependant continuer de rappeler la nature du conflit et le refus de négocier de Quebecor pour amener les gens à ne plus le lire.”

La campagne implique aussi des tournées des assemblées syndicales pour sortir le Journal de Montréal des lieux de travail.

“Le mouvement CSN en entier est derrière les lock-outés, de conclure la présidente de la CSN. Nous comptons aussi nous déployer sur tous les fronts pour mettre fin à ce conflit insensé.”

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