Uni·e·s contre la dérégulation des frais de scolarité

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CONTRE LES HAUSSES DES FRAIS DE SCOLARITÉ POUR LES ÉTUDIANT·E·S INTERNATION·AUX·ALES!

 par Luc Chicoine, délégué syndical

Pour plusieurs étudiant·e·s internation·aux·ales nouvellement inscrit·e·s, la rentrée de l’automne 2019 rime avec une majoration importante de leurs frais de scolarité. Ces hausses sont passées presque inaperçues aux yeux de la majorité des étudiant·e·s québécois·es qui ne sont pas concerné·e·s par cette mesure injuste.

Le 16 mai 2018, l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle politique de financement des universités qui prévoit une déréglementation des frais de scolarité pour les étudiant·e·s internation·aux·ales. Cette mesure permettra aux universités de charger les montants qu’elles souhaitent aux non-Canadien·ne·s inscrit·e·s au baccalauréat ou dans des maîtrises professionnelles[1].  Considérant l’état des finances de nos universités, il est évidemment question ici de hausses de frais de scolarité.

À l’université Concordia par exemple, une année dans un baccalauréat en arts ou en sciences passera de 18 783$ à 27 600$ en 2023-2024, soit une augmentation de 47% ! Si les universités francophones n’envisagent pas encore d’augmenter leurs tarifs, c’est uniquement parce que très peu d’étudiant·e·s francophones sont en mesure de payer plus cher. Pour contourner cette difficulté, certaines d’entre elles envisagent déjà d’ouvrir des programmes d’études en anglais afin de pouvoir recruter cette lucrative « clientèle ».

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le but officiel de cette politique est d’accroître le nombre d’étudiant·e·s internation·aux·ales fréquentant les universités québécoises. La hausse des prix de certains programmes serait un gage de leur qualité ! Cette justification incroyablement fallacieuse tente tant bien que mal de dissimuler certains aspects affligeants de cette mesure.

Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le gouvernement n’économise pas d’argent à court terme avec cette mesure. Elle coûtera plutôt 9 millions de dollars puisqu’une subvention de 9000$ par étudiant·e·s internation·aux·ales sera accordée aux universités francophones afin d’augmenter leur capacité de recrutement de ces « clientèles ». Cette somme viendra exacerber un fléau depuis longtemps dénoncé par les associations étudiantes et de nombreux syndicats : la compétition interuniversitaire malsaine.

Cependant, personne n’est dupe. Il est très clair que cet accroissement de la part privée du financement des universités conduira à une réduction de sa part publique à moyen terme : cette obsession de la privatisation taraude le gouvernement depuis déjà plus de vingt ans.

La dérégulation des frais de scolarité plaît bien sûr à une poignée de recteurs, mais elle plaît surtout à des idéologues qui rêvent depuis longtemps d’intégrer l’université québécoise dans une pleine logique de marché. Il est clair pour eux que cette dérégulation ne constitue qu’une première étape vers une dérégulation complète des frais de scolarité pour tou·te·s les étudiant·e·s québécois·es.

Mais que faire devant cette nouvelle attaque au caractère public de nos universités? Devant un certain mutisme du mouvement étudiant concernant cette mesure, le SÉTUE a décidé de mettre sur pied une coalition nommée Uni·e·s contre la dérégulation (UNICODE) qui vise à contester ces hausses indues de frais de scolarité.  On invite toutes les associations étudiantes et les syndicats universitaires à prendre position et à se mobiliser sur cet enjeu. Continuons le travail de 2012 et disons clairement et solidairement : « non aux hausses! »

Pour plus d’informations, rejoingnez la page Facebook d’UNICODE :
https://www.facebook.com/unicodequebec/


[1] À l’exception des étudiant·e·s français·e·s et belges.

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