Par Florie Dumas-Kemp, responsable aux communications

Le syndicat Industrial Workers of the World (IWW) fût fondé en 1905 aux États-Unis et est présent actuellement dans plusieurs pays occidentaux. Actif à Montréal depuis 2008, le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (SITT) s’est beaucoup fait connaître des médias en 2016 par sa campagne de syndicalisation d’un restaurant Frite alors!. Lors des dernières négociations de la convention collective du SÉTUE (2015-2016), la section montréalaise du IWW avait démontré sa solidarité en participant à nos lignes de piquetage. Dans le cadre de ce numéro sur le syndicalisme de combat, deux membres nous introduisent aux principes de ce syndicat international : démocratie directe, solidarité et action directe.

Pour Félix, membre montréalais, ce qui différencie ce syndicat des organisations plus classiques c’est: « que toutes les campagnes d’organisation et de revendications syndicales sont menées par les travailleurs et travailleuses sur le milieu de travail, de A à Z. » Le IWW est constitué de plusieurs branches, sections locales et comités mais fonctionne toujours de manière horizontale. L’action directe et l’auto-organisation des travailleurs et travailleuses sont au cœur de leur syndicalisme : « Le but ultime n’est donc pas la signature d’une convention collective après des négociations. Avec l’IWW, les travailleurs et travailleuses s’organisent (…) et n’abandonnent jamais la possibilité de recourir à des moyens de pression si leurs droits ne sont pas respectés. »

Comme le mentionne Félix, les patrons peuvent tenter d’exploiter des failles de nos conventions collectives et nos recours légaux, dans le cadre du syndicalisme traditionnel, doivent passer par des procédures longues et ardues. L’UQAM tire avantage de cette situation, car les employé-e-s étudiant-e-s ont souvent des contrats de très courte durée et peuvent décider d’abandonner les procédures de grief si iels ont quitté l’université avant la fin des procédures.

Même chose du côté des plaintes pour le harcèlement vécu à l’université où le processus est souvent long et sinueux pour peu de résultats. En tant qu’employé-e-s étudiant-e-s, nous sommes particulièrement vulnérables face au harcèlement étant donné les rapports de pouvoir existants avec les professeur-e-s qui nous engagent. Pour répondre à des problèmes de harcèlement, d’intimidation et de transphobie, Sophie du IWW nous informe que la section montréalaise a lancé en mars 2018 une nouvelle campagne contre le harcèlement au travail : Réclame ton respect!. Il y a également la campagne Réclame ta paye! qui met de l’avant la solidarité avec les travailleuses et travailleurs non-syndiqué-e-s pour obtenir leurs salaires impayés. Basées sur l’empowerment, l’action directe et l’organisation solidaire des travailleuses et travailleurs, ces campagnes peuvent être des sources d’inspiration pour notre travail syndical!