OTTAWA, le 30 juin /CNW Telbec/ – L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) condamne l’arrestation massive de manifestants pacifiques durant le Sommet du G-20, à Toronto. Le syndicat réclame, à l’instar d’autres acteurs de la société civile, une enquête publique sur les agissements des policiers en fin de semaine.
Samedi dernier, le 26 juin, 25 000 personnes, dont des membres de l’AFPC, ont participé au rassemblement contre le G-20, à Toronto. Malgré l’atmosphère généralement paisible qui régnait, plus de 900 personnes ont été arrêtées samedi et dimanche, sous prétexte d’appréhender un petit groupe de vandales.
L’AFPC préconise la non-violence et les manifestations pacifiques. Et comme des milliers de Canadiennes et Canadiens, elle juge que les policiers ont employé une force excessive en fin de semaine.
Des journalistes, tant des médias traditionnels que citoyens, ont d’ailleurs rapporté que des gens avaient été enfermés dans des cages, que des policiers avaient tiré des balles de caoutchouc et que des policiers à cheval avaient foncé sur les manifestants. Les forces policières ont aussi attaqué les personnes qui, dimanche matin, s’étaient réunies devant le centre de détention temporaire sur l’avenue Eastern dans l’espoir d’avoir des nouvelles de leurs proches.
Parmi les personnes qui ont été arrêtées, on retrouve des jeunes, écroués sans motif valable, et des journalistes dûment accrédités. Leurs témoignages sont extrêmement troublants : conditions de détention inhumaines, allégations de fouilles à nu, menaces de violence, sévices sexuels, privation d’eau et de nourriture et accès limité aux médicaments et aux soins médicaux.
Quelques jours avant le sommet, on a appris que le gouvernement ontarien avait adopté en catimini un décret autorisant les policiers à fouiller et arrêter toute personne qui s’approchait à moins de cinq mètres des clôtures de sécurité entourant le site du sommet à Toronto. Hier, le gouvernement et Bill Blair, le chef de police de Toronto, ont admis qu’ils avaient menti et qu’aucune loi en ce sens n’existait.
“Nous avons été témoins, cette fin de semaine, de l’érosion des libertés civiles. Et comme syndicaliste, je trouve ça très inquiétant”, a déclaré John Gordon, le président national de l’AFPC. “La liberté d’expression et le droit de réunion pacifique sont protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Personne ne devrait avoir peur de policiers qui sont censés les protéger.”
Amnistie Internationale et l’Association canadienne des libertés civiles ont également dénoncé la violence policière durant le G-20. De concert avec ces deux organismes, l’AFPC exige que les services policiers de Toronto ainsi que les gouvernements Harper et McGuinty soient tenus responsables des abus commis par les policiers au cours de la fin de semaine.
L’AFPC représente plus de 172 000 membres partout au pays, dont 130 000 travailleuses et travailleurs du secteur public fédéral. Le syndicat condamne non seulement la brutalité policière survenue lors du Sommet, mais aussi les soi-disant “mesures d’austérité” mises de l’avant par le G-20.
“On voit déjà les effets d’une telle stratégie politique au Canada, explique Gordon. Le gouvernement a éliminé des emplois à Postes Canada, à la Commission canadienne des droits de la personne, au Musée des beaux-arts et à Citoyenneté et Immigration Canada, entre autres.”
“C’est dévastateur pour les petites localités comme Antigonish et pour les régions où l’on trouve de fortes concentrations de fonctionnaires, comme Ottawa-Gatineau. Les communautés ont besoin de résidants qui ont de bons emplois, qui soutiennent les commerçants locaux et qui élargissent l’assiette fiscale de la municipalité, ajoute-t-il. Le G 20 et le gouvernement Harper font fausse route.