Le Journal de Québec : Salaires du secteur public Le gouvernement devra élargir son cadre financier

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Pour accéder aux demandes salariales de 3,2?milliards?des syndicats du secteur public, le gouvernement Charest devra forcément revoir son cadre financier, préviennent les leaders du front commun.

« Ça ne tient pas la route », a résumé, hier, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, bien au fait de l’état des finances publiques.

Le gouvernement sera incapable de plafonner ses dépenses à 3,2 % comme il compte le faire pour revenir à l’équilibre budgétaire en 2013. Les salaires, les congés et les cotisations du gouvernement aux régimes de retraite des fonctionnaires coûtent déjà 32,7?milliards, soit plus de la moitié des dépenses dites de programme.

Une hausse de 11,25 %, du 1er avril 2010 au 31 décembre 2013, comme le réclament les syndicats, porterait le total à plus 38,6 milliards. S’ajouteront les coûts de fonctionnement habituels, généralement plus élevés que l’inflation. Le plafond de 3,2 % envisagé aux Finances et au Trésor ne saurait être respecté.

« Viser 3,2 % au 1er avril 2010, c’est irréaliste », a soutenu Mme Carbonneau, en rappelant que le gouvernement a rarement fait mieux que 5,2 % de croissance des dépenses.

De passage

En tournée dans toutes les régions du Québec, le front commun syndical passait par Québec, hier. Le message était simple : les 475 000 employés représentés par le front commun veulent un règlement négocié et le plus vite possible, même si la conjoncture économique est difficile.

En fait, selon les syndicats, il n’y a jamais de bon moment pour réclamer des hausses de salaires, alors aussi bien les faire immédiatement au lieu d’attendre une possible reprise de l’économie. « On a fait ça la dernière fois, le Québec était dans une période d’enrichissement extraordinaire et on s’est fait battre comme c’est pas possible», se rappelle Mme Carbonneau.

Ainsi, le calendrier syndical prévoit le dépôt des demandes salariales et autres au plus tard le 30 octobre. Ce jour-là, tous les employés de l’État sortiront dans les rues à l’heure du dîner. L’objectif ultime, a précisé le président de la FTQ, Michel Arsenault, c’est d’arriver à un règlement négocié avant la fin de l’actuelle année financière. Lui non plus ne croit pas à la crédibilité du cadre financier du gouvernement. Quant au risque de voir gonfler la dette démesurément, il serait préférable à celui de « refaire les erreurs des années trente ».

M. Arsenault a, lui aussi, repris le discours de Jean Charest et a comparé le déficit du Québec au Produit intérieur brut et ne serait pas alarmant du tout. La dette du Québec est de 52 % du PIB, une proportion inférieure à celles d’autres pays européen. « On est dans le peloton de tête, quand on se compare, on se console », a-t-il dit. Pourtant, dans un document transmis à Washington en juin, le gouvernement précise que, l’an dernier, la dette représentait déjà 60,2 % du PIB et 70,1 % du revenu personnel per capita.

« Coup de barre »

Michel Arsenault soutient par ailleurs que, dans le secteur public, « la paye n’est plus raisonnable, il faut donner un coup de barre ». Il n’y a plus de « gras durs », renchérit Mme Carbonneau.

Même son de cloche du côté des professionnels. Le président du SPGQ, Gilles Dussault, prétend que la pénurie est un fléau et que les consultants privés infestent l’administration publique.

« Nous ne sommes pas seulement à la recherche de salaires mais aussi de l’amélioration des conditions de travail, on ne peut pas continuer ad vitam æternam à rendre des services de qualité en s’épuisant à la tâche », a-t-il dit.

« Ça craque de partout, de tous bords, tous côtés », a résumé la présidente de la CSN qui, optimiste, ne croit pas que le gouvernement imposera à nouveau un gel salarial.

Consultez l’article intégral de Michel Hébert de l’édition du 17 octobre 2009 du Journal de Québec.

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